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Apocalypto: Le Clash des Civilisations






Les films abordant le sujet des civilisations perdues d’Amérique Latine sont très rares, et c’est bien dommage, tant le sujet est passionnant. Heureusement, Mel Gibson nous offre en 2006 Apocalypto, une œuvre épique dans la lignée de grands films de Ridley Scott (Gladiator-2000, Kingdom of Heaven-2005).

Le film raconte l’histoire de Patte de Jaguar, le fils du chef d’une petite tribu forestière de chasseurs pacifiques. Futur meneur de la tribu, mais également futur père pour la seconde fois, Patte de Jaguar mène une vie agréable avec ses camarades au cœur de la forêt. Tout bascule le jour où des guerriers mayas mènent une razzia du village dans le but de faire des captifs qu’ils vendront comme esclaves dans leur cité ou offriront comme sacrifices humains aux Dieux. Fait prisonnier, Patte de Jaguar va tout faire pour survivre, s’enfuir et retrouver sa femme enceinte et son fils qu’il est parvenu à cacher pendant l’attaque.

Des personnages manichéens

Comme en témoigne le résumé du film, l’intrigue n’est pas des plus originales. Ici, le camp des méchants et celui des gentils sont délimités de manière très manichéenne. Les Mayas sont représentés comme des brutes sadiques assoiffées de sang et passent donc pour des sauvages. En effet, le film ne contrebalance pas du tout cette perspective, au risque de parfois s’éloigner de la réalité historique, puisqu’à aucun moment il ne suggère les avancées scientifiques et culturelles ou la profonde spiritualité de la civilisation. En outre, les personnages sont très simplifiés puisqu’ils sont résumés à une vertu dans le cas des membres de la tribu de Patte de Jaguar, ou à un vice dans le cas des Mayas. De fait, les spectateurs friands du genre seront peut être déçus de faire face à des personnages très peu fouillés aux motivations douteuses en comparaison avec les personnages généralement plus complexes qui peuplent les films épiques.


Un récit d'aventure épique

Néanmoins, le film reste un magnifique récit d’aventure et offre aux spectateurs un voyage à la fois somptueux, captivant et impressionnant dans le temps et l’espace. Le monde que Gibson dépeint est proprement magnifique. Que ce soit à travers ses paysages grandioses, ou les maquillages et costumes incroyablement réussis des acteurs, le film fait tout pour nous plonger dans une civilisation perdue avec succès. Il s’agit réellement d’un film que l’on « vit » plus que d’un film que l’on regarde. Le film est par conséquent très prenant, et passe très vite malgré ses 2h19, de sorte à ce que l’on ait envie d’en découvrir encore plus sur ce monde captivant.

Une violence rare

Le film est donc une véritable épopée épique qui immerge le spectateurs au temps des Mayas. Ses scènes de combat sont également époustouflantes. Néanmoins, il est recommandé aux âmes sensibles de s’abstenir, puisque le film est d’une violence rarement représentée au cinéma.


Une civilisation haute en couleurs

Les scènes ayant lieu au cœur de la cité des guerriers Mayas, et notamment celles de sacrifice sont également à la fois très violentes et très belles. La composition de l’image et l’usage des couleurs sont ici à la fois pleines de symboliques et magnifiques visuellement. Le deuxième tiers du film est de fait probablement le meilleur, que ce soit de par sa photographie ou de par les actions qui s’y déroulent.

Le clash des civilisations

En outre, l’œuvre semble proposer un début de réflexion quant au déclin des « civilisations » qui se pensent plus évoluées que les autres, mais qui pourtant s’imposent par la violence, ce qui mène aux ressentiments des populations extérieures, et à la division intérieure desdites civilisation, et par conséquent ultimement, à leur destruction. Un tel sujet est plus que jamais d’actualité, et la réflexion suggérée par le film est donc très intéressante. Mel Gibson offre en effet une perspective très pessimiste d’une humanité barbare avant de présenter, dans le dernier segment, la nature reprenant ses droits. Le film pousse donc à la réflexion des « civilisés » quant à la viabilité de leurs modes de vie et la légitimité de leurs valeurs.

Apocalypto est donc un très bon divertissement épique qui approche un sujet relativement inédit au cinéma. Le film n’est certainement pas un chef d’œuvre du fait de son approche très manichéenne d’un conflit de civilisations ; néanmoins, la photographie, les décors et les maquillages et costumes masquent ce défaut en immergeant totalement le spectateur dans cette époque mystérieuse. En outre, le film ne se contente pas d’être un simple divertissement bien réalisé puisqu’il offre une réflexion sur le déclin des civilisations qui est plus que jamais d’actualité.

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